Articles de presse


Mars 95 France Inter,  L’as-tu lu mon p’tit loup ?
 Denis Cheissoux et Patrice Wolf

Les petits bonshommes sur le carreau

Denis Cheissoux :  A côté de ceux qu’on appelle les grands éditeurs, qui sont un peu, vous savez, comme les autoroutes de l’édition, il y a encore de la place pour quelques artisans qui prennent les routes départementales et pour lesquels, chaque livre, est une nouvelle aventure et c’est le cas des éditions du Rouergue qui sont dans le plus beau département qu’est l’ Aveyron ;  ils sont à Rodez et se sont lancés dans le livre pour enfants il y a deux ans et ont un département jeunesse à part entière.
Patrice Wolf :  Oui, vous savez qu’on dit généralement que pour faire un bon livre, il faut au minimum trois ingrédients : une bonne idée, du talent pour mener à bien le projet et un éditeur qui aie vraiment envie de faire des livres et bien j’ai le sentiment qu’aux éditions du Rouergue, on a très vite su rassembler ces trois éléments et ce nouvel album en est une excellente illustration.
D .C : La bonne idée, c’est d’abord le titre : «  Les petits bonshommes sur le carreau », c’est un titre qu’il faut comprendre au sens propre et au sens figuré : au sens propre parce qu’il renvoie aux dessins que font les enfants sur les fenêtres embuées et au sens figuré parce qu’il fait allusion aux laisser pour compte, aux exclus et aux S.D.F.
P.C : Et systématiquement pour les auteurs, les uns et les autres se trouvent de part et d’autres du carreau ; les dessins d’enfants sont à l’intérieur, bien au chaud, c’est le côté recto et les laisser pour compte sont dans la rue, du côté du froid, de la misère, c’est le côté verso.
D.C : Les premiers ont des yeux mais ils ne voient pas, ils ont une bouche mais ne parlent pas, ils ont des oreilles mais ils n’entendent pas, bref, ils sont heureux mais ils ne le savent pas ; Quant aux seconds, faute d’être nés sous une bonne étoile, ils dorment à la belle étoile sur des cartons entre les poubelles  ou bien sur des bouches d’égout et là, le parallèle est très très fort d’autant que les images sont très percutantes.
P.W : Alors, justement, du côté illustration, on retrouve cette alternance : un fond de papier peint de chambre d’enfant, des photos de vitre embuée pour le recto et des personnages sculptés, mis en scène et photographiés pour le côté verso avec toujours beaucoup de soin dans la mise en page. Je disais tout à l’heure qu’il fallait du talent pour faire un bon livre, je peux dire que ces deux là n’en manquent pas.
D.C : Cela s’appelle «  Les petits bonshommes sur le carreau d’Isabelle Simon et Olivier Douzou, c’est aux éditions du Rouergue, à partir de 5 an. Cet ouvrage me paraît assez indispensable.

L’enfance encore

Michel Butel  dans l’humanité

Les petits bonshommes sur le carreau

Nous, les adultes, ne lisons plus de livres d’enfants ? Nous en achetons parfois, mais pour les offrir.
Pourquoi ? Parce que l’enfant qui, en nous, cherche à survivre, à voir, à entendre, à parler, nous l’empêchons, nous le contrarions, nous l’emprisonnons.
Et c’est d’autant plus injuste qu’il en sait cent fois plus que nous, les adultes. Aussi, suffirait-il de lui prêter attention, nous serions certainement mieux au fait de ce qui se passe, de ce qui existe ou disparaît.
Vous en doutez ? Lisez «  Les petits bonshommes sur le carreau »,  auteurs : Isabelle Simon et Olivier Douzou aux éditions du Rouergue. Cette merveille de petit bouquin montre et raconte ce que voit la nuit un enfant qui regarde par la fenêtre. D’un côté du carreau, l’art, la beauté, l’énigme simple et magique du rêve. De l’autre, la violence de la pauvreté, la ville misérable.
Ce n’est pas un livre pour les enfants. C’est un livre qui nous confie : voici ce qu’ont vu les yeux de vos enfants. Ce serait une très bonne chose que nous puissions à notre tour voir cela. Vous verrez ce qui se passe, l’histoire, comme on dit, est tout à fait moderne, liée à l’histoire avec un grand « H » ..  Comme si les enfants ( ici en scène) cherchaient à nous montrer quelque chose ( que nous fuyons).  On appelle cela tout bêtement, livres d’enfants, parce que nous regardons le monde avec nos yeux fermés. Fixant de nos yeux grands ouverts les fantasmes, les songes, les illusions, à l’intérieur de nous-mêmes.
Cependant, que les enfants dévisagent le monde les yeux écarquillés avant de les refermer sur la moins terrible nuit de leurs cauchemars.


Avril 96

Autobus n°33

Denis Cheissoux : Depuis qu’ils se sont lancés dans le livre pour la jeunesse, les éditions du Rouergue et Olivier Douzou n’arrêtent pas, nous ne sommes d’ailleurs pas loin d’être submergés, mais bon, il se trouve que les derniers titres parus confirment la créativité et l’originalité de la démarche de l’éditeur de Rodez et nous ne pouvons donc que nous en réjouir !
P.W : Et oui, la première indication, c’est que les auteurs d’Autobus n°33 sont les mêmes qui ont réalisés «  Les petits bonshommes sur le carreau », un livre d’une grande intelligence qui portait sur les S.D.F et c’est déjà une sacrée référence mais cette fois, c’est l’humanité toute entière qui les intéresse ; Sur la ligne 33, des gens attendent le passage de l’autobus et de toute évidence, ces voyageurs anonymes sont originaires de cinq continents : noirs, jaunes ou blancs, ils peuvent être petits, grands, gros ou maigres, qu’importe ! Car l’autobus n° 33 n’est pas un autobus comme les autres, il parcourt le monde entier et il prend là, à son bord tous ceux qui se présentent à lui, quelles que soit leur nationalité, leur confession ou leur couleur de peau, il accepte même les animaux sauvages ou domestiques des pays traversés.
D.C : Ha ! C’est une véritable arche de Noé, mais pour l’instant, le chauffeur du bus a un petit problème, il a noyé le moteur, il est en panne, alors les gens attendent, comme nous attendons tous que le monde dans lequel nous vivons fasse preuve d’un peu plus de fraternité.
PW : Tout cela est fait avec une grande sobriété, avec un texte, nous venons de le voir, qui plaide pour l’idée qu’il faut de tout pour faire un monde et des illustrations photographiques conçues à partir de sculptures peintes. J’ajoute que l’album est parfaitement rythmé, ce qui est un véritable atout pour les jeunes enfants.
D.C : Très peu de texte, très bien fait, Autobus n°33 par Olivier Douzou et Isabelle Simon aux éditions du Rouergue.

 


France Inter octobre 98 L’as-tu lu mon petit loup
Denis Cheissoux et Patrice Wolf

La mouche qui lit

Denis Cheissoux : «  La mouche qui lit est signée Jean-Pierre Siméon et Isabelle Simon, éditions Rue du Monde à partir de 9 ans. Vous savez que ce week-end, le livre sera célébré un peu partout en France dans le cadre de la manifestation
 «  Lire en fête » organisée par le ministère de la culture et bien nous nous associons, nous aussi, à cette opération en vous proposant de découvrir un livre qui au fond est un super hommage à la littérature.
Patrice Wolf : C’est vrai, «  La mouche qui lit » est une espèce de voyage en littérature dont le guide serait une mouche, une mouche qui passerait de lecteur en lecteur  et qui en profiterait au passage pour visiter quelques pages de leurs livres ; Résultat, l’album est constitué de 24 double pages qui d’un côté mettent en scène un personnage en situation de lecture et de l’autre, affichent un extrait de ce qu’il est en train de lire.
D.C : Au fil des pages, on découvre une écolière allongée dans un couloir qui lit un conte de Sophie de la Parmentière , un peu plus loin, c’est un bidasse qui lit une pièce de théâtre sur un quai de gare,  sans oublier ce couple enlacé qui partage un recueil de poèmes contemporains. En tout, il y a 14 situations différentes, 14 personnages et donc 14 genres littéraires.
P.W : Denis, vous avez évoqué le conte, le théâtre et la poésie  mais vous auriez pu citer le roman, le documentaire, le journal intime ou même le recueil d’aphorismes zen.
D.C : Isabelle Simon qui est coutumière du fait, a réalisé des petites sculptures peintes de 25 cm de haut, elle les a placées dans un décor naturel et elle les a photographiées en jouant sur l’effet de perspective, j’avoue que le résultat est tout à fait étonnant et il donne à cet album, une couleur particulière.

Lettre de Christian Bobin

«  Vos images ont une énorme puissance de rêve. La chaleur en sort comme d’une lampe sourde….. Vos livres sont comme de petites icônes d’argile, ils restent longtemps dans le songe »

 


Article de presse 2003

Le livre de cailloux

d’Isabelle Simon aux éditions Thierry Magnier
Un livre original et inclassable. Aucune histoire mais une galerie de personnages qui ont tous une tête de cailloux. On croise ainsi Hubert l’athlète, Victor le rêveur, Amédée le boxeur, Gaston le dormeur. Ces sculptures aussi émouvantes qu’expressives sont photographiées en extérieur  dans un décor minéral qui renforce le pouvoir évocateur des personnages. Livre de photos aussi bien que livre pour enfants, ce petit livre carré plaira aux petits comme aux plus grands qui en apprécieront la poésie.

Dédicace d’Isabelle Simon sur le site de radio France mars 2003

Le livre de cailloux

Je dédie ce livre à la terre qui a mis au monde les cailloux. Ils sont nés dans le lit de la rivière.
Ils ont la mémoire courte, ils n’ont aucun souvenir de leurs origines, leurs têtes sont si dures que lorsqu’ils se rapprochent, ils se cognent ; Alors, ils préfèrent s’éviter et ont pris l’habitude de vivre seule. Chacun vit son rêve dans son décor naturel en faisant des choses inutiles .
Un jour, ils ont fini par perdre la tête et en cherchant bien, on peut les retrouver au bord de la rivière. Ils sont retournés d’où ils venaient.
Ils renaîtront peut-être avec la mémoire de l’eau, du sable et du vent, qui sait ?

 


Selection de la bibliothèque de Toulouse

Le petit roi

Texte Anne-Claire Lévêque éditions du Rouergue
Le texte nous entraîne dans la solitude de ce petit garçon qui bien sûr, se sent le roi. Mais à l’âge du jeune héros, chacun veut l’être !
Et « ce n’est vraiment pas drôle ! »…Comme une randonnée, le texte rajoute à chaque page, une donnée qui caractérise l’enfant.
L’illustration d’Isabelle Simon, à partir de personnages et d’objets modelés, photographiés selon différents plans, fait entrer le lecteur, au fur et à mesure que les pages sont tournées, dans l’univers d’une classe de petits de maternelle. Et c’est ainsi que la solitude de chacun de ces petits « rois » est bien partagée.
Dans ce petit format carré, le jeu entre le texte et l’image est complémentaire et renvoie judicieusement l’enfant à porter un regard et une réflexion sur un des moments les plus sensibles pour de jeunes enfants : apprendre à partager son espace, son jeu, sa toute puissance…

 


Article de Jean-Marie Juvin dans le journal de l’ARALD 2006

Au monde

d’Isabelle Simon, éditions Thierry Magnier

Aboé est une figurine en bois peint, en terre cuite, en pierre…On ne sait pas, mais curieusement, ce petit personnage va prendre vie au fil des pages. L’ouvrage est simple. Aboé se raconte, nous explique sa présence Au Monde. En même temps qu’il nous parle, il est mis en situation et photographié pour faire écho à ses paroles. Tout autour, la nature. Ce qui est évident pour lui, l’est pour nous aussi, alors qu’il semble vivre dans un monde lointain, où l’on se peint le corps, où l’on vit presque sans vêtement. Et voilà que quelques différences s’affirment. Voilà qu’Aboé peut parler avec ses ancêtres, considère sa tribu comme sa famille, se veut gardien de la terre…Rendu à sa simple expression, à la vulnérabilité de l’homme dans la nature, le personnage d’ Aboé nous rappelle à une expérience passée, divulgue quelques uns des principes qui fondent sa vie, évoquant les peuplades qui vivent aujourd’hui en symbiose avec leur environnement.

Programme du printemps du livre de Grenoble 2007

Au monde

d’Isabelle Simon éditions Thierry Magnier
L’album d’ Isabelle Simon «  Au Monde » peut se lire comme la traversée magnifiée d’un ensemble d’espaces naturels et spirituels.
C’est aussi, derrière la simplicité apparente, un avertissement, tant ce monde harmonieux, avec ses secrets et ses savoirs, paraît menacé de disparition.

 


Article de Blandine Longre février 2006

Oh ! Les amoureux !

d’Isabelle Simon et François David éditions Sarbacane

L’intensité des sentiments évoqués, fait écho aux touchantes figurines créées puis photographiées par Isabelle Simon et se reflète dans les postures, les regards ou les sourires des personnages, petits couples de santons fragiles mais que fortifie un lien invisible que l’album tout entier rend palpable,  en partie grâce au réalisme qui émane des petites sculptures mises en scène en décor réel.
Un ouvrage inclassable à découvrir seul ou à plusieurs à tout âge de la vie, à offrir et à ouvrir encore et encore.

Article de Lucie Cawe

Oh ! Les amoureux !

textes et portraits
Ils vont par deux, se succèdent en une troublante galerie, les couples d’amoureux nés du travail plastique d’Isabelle Simon et des « illustrations sonores »  que leur a tissés François David, auteurs confirmés l’un et l’autre. La première a modelé ses amoureux dans de la terre. Elle les a peints avec soin et posé dans des décors réels où elle les a photographiés. Le second a dédié à chaque couple en amour un double travail littéraire : un poème bien tourné et un bref dialogue. A la croisé de plusieurs disciplines, Oh ! Les amoureux est un album inclassable et en même temps extrêmement attachant. Sans doute,  parce que leurs héros ont l’air de s’aimer tant !
Jeunes surfeurs sur la plage, couple enlacé sous la pluie,  amoureux qui font reculer les limites de la cité, grise ou qui goûte à fond le plaisir d’un bain de soleil pris ensemble, danseurs qui tournent, enivrés de notes, d’amour et de mots enfin dits, chaque double page met en scène une autre facette de l’amour. Entre jeunes, entre vieux, entre riches, entre pauvres. Couples mal assortis à nos yeux, avides de normes sociales, alors qu’ils sont à même hauteur au niveau de leurs cœurs.
Que de complicité entre ces héros en trois dimensions ! De tous, on peut dire qu’ils forment chacun «  un beau couple » , même ces deux gamins amis , qui imaginent, en maillot de bain, être à la mer.
Sinon, on fait connaissance avec un couple grenouille qui aime se promener sous la pluie, avec un duo serré dont les monuments de Paris se remémorent les baisers, avec des fous de voyage qui confessent que «  les transports amoureux entraînent tellement, tellement plus loin ! »
Promesses, souvenirs, petit riens du quotidien, expéditions au bout de la terre se succèdent dans ces pages qui invitent avant tout à abondamment croquer dans la vie.
A feuilleter ou à lire de bout en bout, « Oh ! Les amoureux » est un magnifique hymne à l’amour qui ne néglige ni la tendresse ni l’humour. De 7 à 77 ans.

Article de O.B 2006

Oh ! Les amoureux !

Amour. » Dedans/dehors, croquant la vie, partout chez eux,  s’ils sont eux deux. »
« Ils contemplent le monde, sans le reconnaître, ils ne savaient pas, qu’il était si beau. »… « Sûre de m’aimer autant qu’avant ? -Non !Non !Bien plus » . Un tour du monde des amoureux : les surfeurs amoureux, les amoureux enlacés sous la pluie, les amoureux de la cité des mimosas, les amoureux à la plage, ceux du Trocadéro…Les textes sont un tantinet espiègles comme pour les danseurs qui se content fleurette ou les touristes Américains à Paris. Les amoureux d’Isabelle Simon, sont de petites figurines en terre cuite placées au premier plan dans un décor photographié. Jeu sur les ambiances lumineuses. C’est plastiquement sans faute ! Pour conclure » Même si on aime les grands voyages, en avion ou en train, les transports amoureux entraînent tellement, tellement plus loin ! »
C’est beau, c’est tendre, les vraies valeurs quoi !
Passerelle jusqu’au lycée et pour toute la vie.

 

Article 2006

Oh ! les amoureux !

Seuls ceux qui savent aimer peuvent ainsi écrire, sans outrance, avec les mots du quotidien, la simplicité de l’amour et de l’amitié, leur absolue nécessité. Seuls ceux qui savent voir le monde peuvent, à l’instar d’Isabelle Simon le remplir de ces émouvants personnages en terre colorée : «  Partout chez eux s’ils sont eux-deux » pourrait être le leitmotiv de ces photos prise par l’artiste d’un monde optimiste et beau parce que peuplé de couples amoureux ou amis ; même lorsqu’il s’agit d’un couple de touristes obèses devant le Trocadéro, de dignes SDF ou de vieux «  qui se ressemblent à force de tant de temps passé » .
D’une grande force poétique et plastique, cet album pourrait être le point de départ d’autant d’histoires d’amour que l’on voudrait écrire.

 

Oh ! Les amoureux !

Toutes sortes de couples amoureux, de tous les âges et de toutes les couleurs sont représentés par de délicieuses petites figurines à la fois frustes et délicates qu’Isabelle Simon a photographié dans des décors très variés : ce mélange de réalisme et de «  faire semblant » offre un écho au double jeu des textes : pour chaque couple, François David a composé un «  vrai » poème au ton grave, souvent, puis un dialogue où résonnent sur le vif, tous les mots d’amour échangés.

 


Il fait beau, là-haut ?